Chroniques
À cette époque-là, il n'y avait pas de SMS, de smartphone ni même de téléphone.
Mais on pouvait envoyer une carte postale en fin d'après-midi dans Paris intra-muros pour inviter quelqu'un à déjeuner... le lendemain midi !
Car il y avait trois distributions de courrier par jour...
"Martin filz illégitime de
plusieurs pères puisque tout le
monde y estoit bienvenu et de
Marie Sence sa mère lequel
est né de ses impurs embrassemens...
« Cette fille a été porteuse de paniers, s'est mise en chambre garnie, puis ensuite est entrée en maison de tolérance ; a été entretenue à Brest. Sa mère est morte. La misère la fit se prostituer à l'âge de 16 ans. »
« Exerçait la profession de lingère lorsqu'elle se livra à la prostitution à l'âge de 17 ans. Elle a eu trois enfants qui sont morts. Arrêtée le 15 décembre à 10h30 du soir en état complet d'ivresse. Partie pour Lorient le 6 juillet 1872. Réintégrée le 18 juin 1878. Partie pour Paris le 23 août 1878. »
« A été blanchisseuse, puis est entrée dans une maison de tolérance à Quimper ; elle a été détenue pendant 9 mois, en prévention, comme soupçonnée d'assassinat. Ses parents sont morts. S'est prostituée volontairement à 20 ans. »
Le 7 novembre 1896 est un grand jour pour Marie Armand Joseph : ses parents se marient. Lui qui est né 22 ans plus tôt sous le patronyme de « Tavi » est légitimé par cette union et prend le nom de son père : « Cornette de Saint-Cyr Monlaur ».
En effet, ce jour-là, à Saint-Pierre (Martinique), Louis Marie Auguste Cornette de Saint-Cyr Monlaur, un riche propriétaire âgé de 50 ans, épouse Adélie Charlotte Tavi, également propriétaire, âgée de 49 ans. Et dans ce mariage tardif, sorte de « régularisation », ils officialisent leur vie commune et l'existence de 4 enfants nés de leurs amours, dont Marie Armand Joseph.
C'est sa longueur inhabituelle qui a attiré mon attention sur cet acte dans les registres du 15e arrondissement de Paris en 1953. Rien d'autre. Il s'agit d'une retranscription d'un décès survenu à Athènes. Je ne connais pas cette personne. C'est uniquement parce qu'il s'agit d'une retranscription et d'une traduction que l'acte est plus long que les autres. Mais pourtant il comporte une singulière particularité qu'aucun autre acte ne présente : la personne décédée, une femme prénommée Marie, ne porte aucun patronyme propre.
Le 5 mai 1731, il y a exactement 288 ans aujourd'hui, Louis Adrien du Perron de Castéra, écuyer originaire du Pas-de-Calais où il est né le 1er février 1704, épouse Marie Hyppolite Babue à Paris.
À l'occasion de cet évènement, bien qu'il soit majeur de 27 ans, sa mère rédige un consentement très touchant... (à lire en phonétique)
Le 16 février 1756 à Savigny-en-Véron, en Indre-et-Loire, le curé se prépare à la célébration du mariage de Pierre Caré, veuf de Jeanne Mureau, avec Louise Mureau veuve de Pierre Mureau.
Et devant cette profusion de « Mureau », préférant éviter toute contestation ultérieure, il ajoute un inhabituel paragraphe à l'acte de mariage valant « certificat de non-parenté »...
Il a fallu attendre 152 ans pour connaître l'identité de la femme représentée par Gustave Courbet dans son tableau « L'Origine du monde » ! Ce tableau, peint en 1866, qui ne cesse de déranger la censure depuis un siècle et demi, restait pour l'état civil un nu inconnu.
Depuis la chanson d'Annie Cordy, on sait que la bonne du curé voudrait bien mais ne peut point... La fille du curé, elle en revanche, voulait se marier et elle put le faire avec son père comme témoin !
Le défi collaboratif "1 Jour - Poilu" consiste à indexer les fiches des Morts pour la France de la Première guerre mondiale disponibles sur le site Mémoire des Hommes.
L'objectif est d'avoir terminé au 11 novembre 2018, pour le centenaire de l'armistice.
Si chacun relève ne serait-ce que quelques fiches, le projet arrivera à son terme, voire même sera terminé avant la date fixée !
J'ai donc décidé d'apporter ma pierre à l'édifice et je suis heureux de mes premières indexations qui permettent de revivre ces moments dramatiques.
J'ai retrouvé deux nouvelles pièces qui viennent alimenter utilement le dossier de Jean François Marie Longueville, ce jeune homme de 23 ans qui se déclare enfant trouvé à son mariage en 1832 alors qu'il vivait avec ses parents seulement 3 ans auparavant et qu'il participe au règlement de leur succession en 1845...
Lire la suite : Le faux enfant trouvé - Nouvelles pièces au dossier
Le cas est suffisamment rare pour être signalé : un homme se déclare né de parents inconnus à son mariage alors que ceux-ci sont bien vivants, que son acte de naissance précise sa filiation et qu'il sera présent pour régler leur succession...
C'est à Rieussec, petit village de l'Hérault, que j'ai rencontré mon premier « décrotteur » dans les registres d'état civil. Lorsqu'il est mort en 1839, à l'âge de vingt ans, on ne connaissait même pas son nom. Il était enfant naturel, originaire de Bédarieux. Il s'est endormi pour toujours dans le grenier à foin de François Fraisse, qui était aubergiste au hameau de Sainte-Colombe.
Ce 1er janvier 1768, Michel Le Prince et Françoise Moreau baptisent leur fille à Meurcé (72). Même si la marraine s'appelle Anne Lierre, ce n'est pas elle qui donne son prénom à l'enfant. On préfère "Circoncision" en rapport à la célébration catholique du jour du baptême...