Chercher les déclarations de succession ou mutations par décès dans les mois qui suivent la mort d'un ancêtre doit devenir un réflexe pour les généalogistes. Non seulement ces documents détaillent les biens du défunt et l'état civil de ses héritiers, mais ils indiquent également plusieurs détails et renvoient parfois à de nouvelles sources inespérées !
Je vous propose d'examiner la déclaration de succession de Marien Bordat, réalisée le 15 octobre 1841 (cote 3Q10 243 aux AD23). L'homme, un ancien maçon, a terminé sa vie modestement quatre mois plus tôt, le 12 juin.
Premier indice trouvé dans ce document : ses héritières sont ses quatre filles dont deux sont mineures. Une seule est mariée, les autres sont encore célibataires.
Deuxième indice : la femme de Marien qui déclare sa succession précise que le couple était marié sans contrat, inutile donc de perdre du temps à chercher un éventuel contrat de mariage dans les archives notariées.
Les biens mobiliers détaillés sont modestes, ils totalisent 95 francs :
- Un lit garni estimé 20 francs ;
- Arche et coffre estimés 10 francs ;
- Dix brebis évaluées 30 francs ;
- Hardes et linges 20 francs ;
- Ustensiles de ménage 10 francs.
Mais une dernière phrase constitue le troisième indice, et non des moindres : « Le défunt n'a pas laissé d'immeubles mais sa femme en possède quelques-uns qu'elle a recueillis par suite d'un partage reçu Regnauld le 20 décembre 1823 ».
Voilà donc comment une simple déclaration de succession nous met sur la piste d'un partage survenu dans la famille de l'épouse qui, lui-même, va révéler de nouveaux secrets et apporter de nouveaux indices. Il suffit pour cela de retrouver et consulter les archives de ce fameux Maître Regnauld.
N'oubliez jamais qu'en généalogie, tout document apporte des informations, tout indice doit être étudié et toute piste est bonne à suivre.
Pour mémoire, les mutations par décès sont des documents fiscaux conservés aux Archives départementales, on y accède grâce aux références portées sur les Tables de Successions et Absences. Ces dernières sont de plus en plus fréquemment disponibles en ligne.